Les changements climatiques sont notamment causés par l’augmentation marquée de la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, surtout en lien avec les émissions dues aux activités humaines.

En Abitibi-Témiscamingue, la température moyenne annuelle a augmenté de 1,1°C entre les années 1950 et 2000. Les températures moyennes saisonnières ont connu une tendance similaire. Selon les scénarios d’émissions de GES modérés, la tempéra- ture moyenne annuelle pourrait augmenter de 2,2°C d’ici 2050 et de 3,0°C en 2100.

Le réchauffement sera accompagné de changements des précipitations. Déjà, les chutes annuelles moyennes de neige ont diminué de 22 % (passant de 312 mm à 244 mm) entre les années 1950 et 2000, et devraient encore diminuer de 9 % à 24 % pour atteindre 186 à 223 mm d’ici 2100. La diminution du couvert neigeux et de la du- rée d’enneigement s’accompagnerait d’une augmentation de 22 % à 36 % des précipi- tations de pluie en 2100, qui atteindraient 756 mm à 841 mm, comparativement à 619 mm dans les années 2000.

De plus, des épisodes météorologiques extrêmes plus fréquents, comme les sécheresses, les orages violents, les vents forts et les pluies abondantes, sont à prévoir.

Les changements climatiques pourraient représenter à la fois des opportunités et des menaces pour les exploitants agricoles. D’abord, la saison de croissance et de pâturage pourrait s’allonger de 21 jours d’ici 2050. Des étés plus chauds et plus longs pourraient permettre d’implanter des cultures jusqu’à maintenant limitées au sud de la province. D’un autre côté, la hausse des températures pourrait entraîner un déficit hydrique dans les sols, causant des sécheresses. Les sols fragilisés seraient alors plus vulnérables aux pluies intenses, qui augmenteraient l’érosion. La chaleur pourrait aussi accentuer l’impact sur les végétaux des maladies et des insectes ravageurs.

Les changements climatiques pourraient modifier l’abondance et la répartition des espèces forestières3. Les forêts feuillues et mixtes, actuellement présentes surtout au sud de la région, pourraient migrer vers le nord. La fréquence des sécheresses et le risque de feu augmenteraient, mais cet effet serait contrebalancé par l’augmentation de la proportion d’arbres feuillus (moins inflammables). Cela dit, les secteurs au nord-est de la région demeureraient plus vulnérables au feu, ce qui entraînerait une réduction des volumes de bois exploitables5.

En outre, les épisodes de sécheresse et de verglas pourraient être plus fréquents et les forêts pourraient être davantage affectées par les insectes défoliateurs et les maladies.

Les précipitations extrêmes augmentent la vulnérabilité de zones déjà fragiles aux inondations. En date de 2020 et selon les schémas d’aménagement et de dévelop- pement des MRC de la région, 35 secteurs sont désignés comme inondables, autour de 24 plans d’eau et dans 22 municipalités. Voulant améliorer la gestion des zones inondables de récurrence élevée (0-20 ans) après les inondations printanières de 2017 et de 2019, le gouvernement du Québec a établi des zones d’intervention spéciale (ZIS) pour « assurer la sécurité des personnes et des biens et imposer un moratoire sur la construction et la reconstruction de bâtiments ».