PORTRAIT RÉGIONAL DE LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES

  • La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et le Plan d’action (2019-2024) qui l’accompagne ont l’objectif de réduire la quantité annuelle de matières enfouies sous la barre des 525 kg par habitant.

    À noter qu’en Abitibi-Témiscamingue, la moyenne régionale était déjà de 596 kg par habitant en 2018.

    L’application du principe des 3RVE (réduction, réemploi, recyclage, valorisation, élimination) est essentielle pour maintenir cette bonne performance. La gestion sécuritaire des installations d’élimination est également primordiale. Le plan de gestion des matières résiduelles exigé pour chaque MRC favorise l’atteinte des objectifs.

    Contrairement à d’autres régions du Québec, il n’y a pas, en Abitibi-Témiscamingue, de régie inter- municipale de gestion des matières résiduelles qui faciliterait la concertation.

  • La réduction à la source équivaut à produire moins de déchets. En 2020, 7 commerces de l’Abitibi-Témiscamingue étaient membres du Circuit Zéro Déchet1, soutenant la réduction à la source des déchets, notam- ment grâce à l’offre aux consommateurs de produits en vrac. En outre, seules quatre organisations de la région possédaient une attestation ICI On recycle +, soit un groupe environnemental, deux restaurants et un bureau régional de ministère provincial2. D’autres initiatives zéro déchet voient le jour dans la région, notamment grâce à la Foire zéro déchet annuelle.

    Le réemploi est la réutilisation de produits, que ce soit pour la même fonction ou non. Les ressourceries et friperies régionales permettent d’offrir une seconde vie aux objets et vêtements encore utiles.

  • Considérant la superficie du territoire et la faible densité de population, la collecte de déchets est un défi en Abitibi- Témiscamingue.

    Les plans de gestion des matières résiduelles 2016-2020 indiquent qu’environ 17 000 tonnes de matières recyclables sont envoyées annuellement vers des centres de tri hors de la région. Les milliers de kilomètres parcourus par les matières résiduelles représentent une source importante d’émissions de GES.

    Outre les collectes porte-à-porte, la population peut apporter certaines catégories de matières résiduelles encombrantes ou dangereuses à des écocentres, dont la localisation diffère selon les MRC. La répartition spatiale des écocentres est importante puisque la proximité aux points de collecte diminue le risque d’apparition de dépotoirs sauvages.

  • La valorisation de matières organiques par le compostage réduit d’environ 40 % la quantité de matières résiduelles destinées à l’enfouissement, empêchant de ce fait la production de méthane et de lixiviat toxique. En 2020, 39 municipalités de la région offraient un service de collecte de matières organiques et 4 sites de compostage. Seule la MRC d’Abitibi-Ouest n’offre pas encore ce service de collecte.

  • Dans le cas où une matière résiduelle ne peut être réemployée, recyclée ou valo- risée, l’élimination est la dernière option. Trois lieux d’enfouissement technique (LET) étaient en activité dans la région en 2020. Les LET obéissent à des directives et des normes environnementales strictes promulguées par le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération des matières résiduelles.

    En Abitibi-Témiscamingue, la quantité totale de matières résiduelles enfouies est restée stable entre 2015 et 2018 (moyenne de 83 640 tonnes). Toutefois, la quantité de résidus de construction, de rénovation et de démolition a fortement augmenté (de 57 à 97 kg par personne).

    Avant les LET, les déchets étaient éliminés dans des lieux d’enfouissement sanitaire, maintenant fermés, mais toujours surveillés, ou des dépôts en tranchée (DET). Il y a 69 anciens DET dans la région, dont plus de la moitié sur des eskers et des moraines, sources d’eau potable de qualité exceptionnelle.

    Ces sites étant très perméables, le lixiviat qui y est généré peut facilement contaminer l’aquifère granulaire sous-jacent et éventuellement des puits en aval. Au cours de la dernière décennie, la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue (SESAT) et ses partenaires ont compilé une base de données des anciens DET et les ont hiérarchisés en fonction de leur potentiel de contamination. Une campagne d’échantillonnage d’eau de puits jugés à risque est présentement en cours.

  • La présence accrue de chemins multiusages dans la région favorise l’apparition de dépotoirs sauvages qui contaminent les écosystèmes. Plusieurs nettoyages collectifs ont eu lieu, comme sur le mont Powell à Rouyn-Noranda et sur les berges de la rivière Harricana à Amos. Malgré les efforts de nettoyage, de nouveaux dépotoirs sauvages apparaissent chaque année et leur nombre total est inconnu.

LES ACTIONS DU CREAT

Le CREAT se tient informé de la gestion des matières résiduelles dans la région et profite régulièrement des tribunes offertes par les médias locaux pour rappeler les petits gestes citoyens pour aider à la saine gestion des matières résiduelles. De plus, le CREAT met en œuvre des projets en lien avec l'amélioration de la gestion des matières résiduelles depuis plusieurs années, tant au niveau du grand public que dans les écoles et les industries, commerces et institutions. 

Les bureaux du CREAT sont eux-mêmes certifiés ICI ON RECYCLE niveau Performance +.

PROJETS DU CREAT

COMITÉS

Le CREAT siège aux comités de vigilance du lieu d’enfouissement technique d’Amos, de la MRC de La Vallée-de-l’Or et de Rouyn-Noranda.


Portrait sur la gestion des matières résiduelles de l’Abitibi-Témiscamingue

Les SADC de la région ont mandaté le CREAT pour réaliser un portrait préliminaire régional de la gestion des matières résiduelles (GMR). Les objectifs du portrait étaient de compiler les informations disponibles dans les 5 Plans de gestion des matières résiduelles (PGMR) de la région, notamment en faisant ressortir les enjeux et les mesures communes, mais également d'aller plus loin en abordant des thématiques peu ou pas couvertes dans les PGMR des MRC. Les gisements potentiels, les flux de matières et les émissions de gaz à effet de serre ont donc été abordés dans le portrait.

Actuellement, les performances régionales ne rencontrent pas les cibles québécoises dans la majorité des cas. Les principaux défis communs et priorités qui ressortent des PGMR sont le faible taux de récupération des industries, commerces et institution (ICI), le recyclage et la valorisation des résidus de construction, rénovation et démolition (CRD), la gestion des matières organiques et la gestion des boues. Plusieurs mesures, dont certaines se recoupent d’une MRC à l’autre, sont prévues dans les PGMR pour tenter d’améliorer leur performance.

Le CREAT et les SADC ont ensuite initié une rencontre régionale, sous forme de table de travail, avec les principaux acteurs et intervenants en GMR de la région afin de discuter de solutions communes à des enjeux partagés, dans une perspective de développement durable et de résilience des communautés.

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