BAPE du Projet Horne 5 à Rouyn-Noranda par Ressources Falco Ltée

Le 24 septembre 2024 - Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) a déposé son mémoire au Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans le cadre de la commission du projet minier Horne 5 à Rouyn-Noranda par Ressources Falco Ltée.

Dès le départ, le projet Horne 5 de Ressources Falco Ltée. a suscité de vives réactions chez les citoyens en lien avec la proximité du projet avec les installations de Glencore - Fonderie Horne. Le CREAT a souhaité participer à l’audience publique du BAPE en tentant de s’y retrouver à travers plus de 30 000 pages de documentation, présentées de façon chaotique et aléatoire. Le CREAT partage bon nombre des préoccupations qui ont été énoncées lors des séances de consultation publique du 27, 28 et 29 août dernier. Considérant le caractère très anxiogène de la situation actuelle de la qualité de l’air et de la menace du déménagement des ménages de la zone tampon, le projet ajouterait une source supplémentaire de stress avec les installations de Glencore - Fonderie Horne, ajoutant à l’injustice déjà imposée à la population de Rouyn-Noranda, dont des jeunes enfants, qui sont les plus touchés par cette situation d'iniquité sociale.

 Le CREAT a choisi de commenter l’étude d’impact en se basant sur 11 principes de la Loi sur le développement durable, soit « santé et qualité de vie », « protection de l’environnement », « efficacité économique », « participation et engagement », « prévention », « précaution », « protection du patrimoine culturel », « préservation de la biodiversité », « respect de la capacité de support des écosystèmes », « pollueur-payeur » et « internalisation des coûts », menant à la rédaction de 162 recommandations. Ce nombre important signifie que de nombreuses inquiétudes et questionnements persistent relativement au projet et aux impacts cumulatifs. 

Il règne également un flou important concernant l’article 197 du Règlement sur l’assainissement de l’air (RAA) et son application. L’autorisation de ce projet risquerait de créer un dangereux précédent qui pourrait ouvrir la voie à d’autres demandes de dérogations pour l’application réglementaire. Cela provoquera assurément une baisse de confiance de la population envers le gouvernement pour la protection de l’environnement et de la santé chez les Québécois. Et ce, particulièrement pour la communauté de Rouyn-Noranda, dont la confiance est déjà ébranlée en raison du cas de la Glencore - Fonderie Horne, où l’autorisation ministérielle actuelle autorise un dépassement de normes.

De plus, le CREAT considère qu’il est également nécessaire de mieux définir les balises des projets miniers qui participent réellement à la transition énergétique, par l’exploitation de minéraux critiques et stratégiques (MSC). L’exploitation d’un gisement comportant moins de 25 % de MSC ne devrait pas être considérée comme un projet stratégique.

Au vu des risques sismiques, des risques pour la qualité de l’air, de la qualité de l’eau, du contexte socio-économique dans lequel le projet s’insère et de l’ensemble des 162 recommandations soulevées, le CREAT n'est pas favorable à ce projet minier en milieu urbain. L’initiateur n’a pas fait la démonstration éloquente de la pertinence économique, sociale et environnementale du projet dans le contexte actuel. Le projet est en contradiction avec le concept de transition juste, soit le projet de société actuel du Québec.

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