PORTRAIT RÉGIONAL DES MILIEUX HUMIDES ET HYDRIQUES
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La région compte plus de 20 000 lacs. Les organismes de bassin versant d’Abitibi- Jamésie (OBVAJ) et du Témiscamingue (OBVT) sont des tables de concertation regroupant les acteurs de l’eau ayant pour objectif d’élaborer un plan directeur de l’eau et d’en promouvoir la mise en œuvre.
Le bassin versant du Témiscamingue inclut les eaux qui s’écoulent vers le sud. On y trouve une abondance de lacs, dont 7 ont une superficie supérieure à 100 km2. Les priorités établies par l’OBVT sont la qualité de l’eau souterraine, les espèces exotiques envahissantes, l’érosion des sols et les cyanobactéries.
Le bassin versant Abitibi-Jamésie inclut les eaux se déversant vers le nord. Les rivières Harricana et Nottaway, chacune de plus de 1 000 km, font partie des 15 plus grands fleuves au Canada. Les lacs, dont 3 ont une superficie supérieure à 100 km2, sont généralement peu profonds, turbides et leurs eaux s’écoulent lentement. Les priorités de l’OBVAJ sont l’érosion des sols, la qualité de l’eau de surface, la consommation de l’eau et l’état des milieux humides.
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Eutrophisation des lacs
En 2019, sur 34 lacs analysés dans la région, 19 étaient en phase d’eutrophisation moyenne à très avancée. De plus, plusieurs plans d’eau de la région sont affectés annuellement par des floraisons de cyanobactéries, représentant un enjeu de santé publique. L’eutrophisation et les floraisons de cyanobactéries sont favorisées par les apports en phosphore dans les lacs, dont une partie est émise naturellement par les sols argileux de la région. Les activités agricoles, forestières et les installations septiques non conformes sont des sources additionnelles de phosphore. -
En Abitibi-Témiscamingue, la qualité de l’eau est mesurée à 33 stations par l’indice bacté- riologique et physico-chimique (IQBP6). La majorité des cours d’eau du bassin versant du Témiscamingue (10 sur 14 entre 2017 et 2019) avait une qualité douteuse à très mauvaise. L’inverse était constaté dans le bassin versant d’Abitibi-Jamésie avec une majorité des cours d’eau de qualité satisfaisante ou bonne (13 sur 19 entre 2017 et 2019). Un cours d’eau avec un bon IQBP6 peut avoir d’autres problèmes, comme une concentration élevée en phosphore.
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L’OBVT et l’OBVAJ font la promotion d’un pro- gramme d’analyse volontaire de la qualité des puits d’eau potable des ménages. Ces analyses se concentrent sur les principaux métaux et les bactéries fécales. Un puits est considéré comme contaminé lorsque la concentration d’au moins une substance dépasse les normes du Règlement sur la qualité de l’eau potable. Entre 2015 et 2020, près de 60 % des puits échantillonnés (347 sur 603) étaient contaminés. Les contaminants physico-chimiques les plus fréquents sont surtout le manganèse (254 puits) et l’arsenic (78 puits). Aussi, une contamination aux bactéries a été observée dans 70 puits.
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Diverses infrastructures résidentielles et municipales permettent l’assainissement des eaux usées, mais dans certains cas, les eaux usées sont rejetées dans les plans d’eau sans traitement. Cette situation est fréquente dans les zones rurales isolées, mais aucune donnée n’est disponible pour 43 municipalités ou territoires non organisés de la région, ce qui limite la connaissance du phénomène. L’imperméabilité des sols argileux complique le traitement et la filtration des eaux usées qui misent géné- ralement sur la perméabilité des sols.
Le nombre et l’intensité de déversements d’eaux usées par habitant de la région ont augmenté entre 2015 et 2019. Le nombre de municipalités ayant enregistré un nombre de déversements par habitant élevé ou très élevé est passé de treize à seize et celui ayant enregistré une intensité de déversements par habitant élevée ou très élevée a augmenté de neuf à treize.
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La Société de l’eau souterraine Abitibi-Témiscamingue (SESAT) s’intéresse à la pérennité de l’eau souterraine et à sa gestion proactive et intégrée. À l’automne 2020, la SESAT a présenté le Cadre de gouvernance pour l’exploitation industrielle et commerciale de l’eau en Abitibi-Témiscamingue qui contenait 19 recommandations. Plusieurs aspects sont couverts, notamment un meilleur accès du public aux informations sur les prélèvements d’eau. Dans le contexte de projets miniers, un protocole d’échantillonnage de puits d’eau potable faisant partie de la zone d’influence et la révision des critères de conception d’ouvrages de rétention d’eau et du réseau de drainage sont recommandés.
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Description de l’élément
ACTIONS DU CREAT
Le CREAT a toujours été très impliqués en matière de milieux humides et hydriques (MHH), et ce, depuis sa création. L’organisme a notamment coordonné des projets de recherche dans le bassin versant du lac Abitibi, a participer à la revégétalisation de bandes riveraines aux abords du lac Témiscamingue et a également offert des formations pour sensibiliser les citoyens à l'importance de l'aménagement des bandes riveraines. De plus, avec la tenue du Forum régional sur les lacs en 2010, plusieurs actions ont pu être réalisées pour améliorer la qualité des lacs de la région.
Plus récemment, le CREAT a participé à la révision des Plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH) de la région, a coorganisé le Rendez-vous des ressources naturelles sur la thématique des MHH et coordonne également des projets et un comité régional sur les espèces exotiques envahissantes depuis 2015.
PROJETS DU CREAT
COMITÉS
En plus de coordonner le comité régional de lutte contre es espèces exotiques envahissantes, le CREAT siège à la table de concertation de l'organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT), à la table régionale de gestion intégrée de l’eau par bassin versant - secteur Abitibi-Jamésie (OBVAJ), au conseil d'administration de la Société de l’eau souterraine Abitibi-Témiscamingue (SESAT), au comité de bassin versant du lac Abitibi et au comité du lac Noranda, notamment.