PORTRAIT RÉGIONAL DES RESSOURCES MINIÈRES

  • Riche d’une importante histoire minière, avec plus de 170 mines étant ou ayant été exploitées (dont plus de 130 mines dans le corridor entre Rouyn-Noranda et Val-d’Or), et de l’actuelle effervescence de ce secteur, la région présente des particularités de cohabitation avec cette industrie comme nulle part ailleurs au Québec. La proximité des activités minières et du milieu de vie des citoyens est une réalité avec laquelle la région doit composer. Par exemple, les citoyens soulèvent plusieurs inquiétudes quant aux impacts sociaux et environnementaux reliés aux activités minières, particulièrement par rapport au milieu de vie des collectivités une fois les exploitations terminées.

    La hausse du prix des métaux ces dernières années, en particulier celui de l’or, a stimulé l’activité minière sur le territoire, en plus de permettre le démarrage d’importants projets d’exploitations de fosses à ciel ouvert. La population est peu familière avec ce type d’exploitation d’envergure.

  • En 2020, la région comptait sept mines aurifères en production, dont six souterraines, voir la carte. À cela s’ajoutent deux concentrateurs d’or et une fonderie de cuivre en activité, ainsi que deux mines en maintenance. Huit projets miniers aurifères et quatre projets de minéraux critiques et stratégiques (lithium, nickel, terres rares et zinc) sont projetés dans la région. De 2015 à 2019, les investissements régionaux en exploration minière ont varié entre 79 M$ et 217 M$ annuellement, soit entre 21 % à 44 % de l’ensemble des investissements au Québec.

  • Les impacts environnementaux de l’activité minière incluent, entre autres, la destruction de milieux humides, la modification de la biodiversité, la pollution atmosphérique et des aquifères granulaires (eskers et moraines), ainsi que le drainage minier acide (DMA). Les impacts sociaux fréquemment soulevés sont liés au bruit, à la poussière, aux vibrations, au manque de transparence et à la diffusion limitée d’informations aux citoyens, ainsi qu’à l’augmentation des inégalités socioéconomiques.

  • Avant 1991, la fermeture et la restauration des sites miniers n’étaient pas encadrées et plusieurs sites ont été abandonnés sans restauration préalable, acidifiant les sols et les cours d’eau. Depuis, la restauration des sites miniers abandonnés relève du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). En 2020, on comptait 104 sites miniers abandonnés en Abitibi- Témiscamingue, soit 69 sites restaurés, dont 18 (26 %) s’étendent sur au moins 10 hectares, 4 sites en restauration et 31 sites non restaurés. Depuis la modification de la Loi sur les mines adoptée en 2013, les entreprises sont désormais tenues de déposer un plan de réaménagement et de restauration de leurs sites miniers pour approbation par le MELCC. Elles doivent s’engager à assumer la totalité des coûts associés, en plus de mettre en fiducie une partie de la somme dès le début du projet.

    Plusieurs innovations technologiques ont été développées pour réduire l’empreinte environnementale des mines, réduire l’étendue des parcs à résidus miniers et permettre la restauration de sites. Par exemple, la mine Goldex utilise certains de ses résidus miniers en vue de restaurer le site de l’ancienne mine Manitou.

  • En Abitibi-Témiscamingue, les entreprises minières ont accès à deux certifications récentes pour le développement durable. Élaborée en 2019 par l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue en collaboration avec l’Association de l’exploration minière du Québec et maintenant sous la propriété d’UL Canada, ÉCOLOGO est la seule certification au monde en exploration minière. En 2020, quatre entreprises abitibiennes d’exploration minière ou de fourniture de services dans cette spécialité ont adhéré à ÉCOLOGO. De plus, le programme Vers le développement minier durable (VDMD) a été fondé par l’Association minière du Canada en 2004 et adopté par l’Association minière du Québec en 2017. VDMD est un guide de bonnes pratiques sur les interactions avec les communautés locales, la gestion de crise et des communications, la santé et sécurité, l’intendance environnementale et l’efficacité énergétique, entre autres.

  • La Loi sur les mines et la Politique de consultation des communautés autochtones contiennent une obligation d’inclure un représentant autochtone indépendant au comité de suivi. En juin 2020, Mine Canadian Malartic et quatre communautés anicinapek ont signé une entente sur le développement durable et l’implication des communautés dans les activités et les projets de cette entreprise.

  • Les minéraux stratégiques sont notamment utilisés dans la fabrication des batteries de véhicules électriques. En vue de soutenir la transition énergétique, le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025 met de l’avant les mines de lithium, de nickel et de zinc en Abitibi-Témiscamingue (en activité ou projetées), ainsi que le projet d’exploitation de terres rares Kipawa-Zeus au Témiscamingue.

ACTIONS DU CREAT

Le CREAT place le dossier sur les mines parmi ses priorités. Compte tenu de son expertise dans le domaine, il anime le comité Mines du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ).

Au cours des dernières années, le CREAT a été particulièrement actif dans divers dossiers ayant trait au développement minier. Soulignons la campagne de sensibilisation pour la restauration du parc à résidus miniers abandonnés d’Aldermac de 2005 à 2007, la participation à une table ronde lors du Symposium 2008 sur l’environnement et les mines et l’organisation d’une activité de réflexion sur les mines à ciel ouvert en mars 2009. Il a participé aux deux Forums sur le développement minier en Abitibi-Témiscamingue (printemps 2010 et 2011) et au bar des sciences Radio-Canada/Québec-Science qui portait sur l’exploitation minière. En avril et en septembre 2010, le CREAT a joué un rôle de premier plan dans la rédaction de deux mémoires portant sur les modifications du projet de loi 79 sur les mines; le premier ayant été présenté en commission parlementaire le 24 août. Il a également déposé plusieurs mémoires dans le cadre d’audiences publiques du BAPE, de la Stratégie minérale du Québec en 2007 et des projets de loi modifiant la Loi sur les mines.

Mentionnons que le CREAT a assuré jusqu’en avril 2011 la présence des groupes environnementaux au sein de la Table régionale sur les ressources minérales de la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) de l'Abitibi-Témiscamingue.

COMITÉS

Le CREAT est souvent sollicité pour siéger au poste réservé au secteur environnemental des comités de suivi de projets miniers. Il siège majoritairement en tant qu’observateur

  • Comité consultatif du projet Horne 5,

  • Comité d’échanges et de suivi de Canadian Malartic,

  • Comité de suivi du projet Akasaba ouest,

  • Comité de suivi du projet Authier,

  • Comité de suivi du projet North American Lithium,

  • Groupe de travail Wasamac,

  • Comité de suivi du projet Lamaque

  • Table d’harmonisation du complexe minier LaRonde.

 ÉVÉNEMENTS À VENIR…